Résumé :
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L'été, même si elle est moins étouffante que dans les plaines, atténuée qu'elle est par la brise permanente des montagnes, la chaleur, bien heureusement, n'épargne pas les Cévennes. Quelques habiles dispositions suffisent alors pour donner aux demeures l'aspect et le bien-être des plus idylliques séjours et ne contrarier en rien la vie paisible de leurs habitants. Les portes d'entrée s'ornent de jolis rideaux en cotonnades fleuries qui défendent contre les mouches ; les persiennes s'entrebâillent seulement durant la journée afin de maintenir dans les pièces une bienfaisante fraîcheur alimentée à l'obscurité des caves et des celliers où zigzaguent, sans réelle conviction, quelques tachines promises aux toiles des araignées. Au-dehors, les arbres centenaires des cours au moindre souffle agitent les éventails sévillans de leurs ramilles vertes ; les treilles de vignes, les glycines pastel égayées de capucine déploient au-dessus des terrasses leurs berceaux de feuillage et de fleurs parfumées où vont, avant de mourir, s'enivrer les faux-bourdons.
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